Les péripéties immobilières qui ont donné naissance à quelques quartiers du village, dans des conditions difficiles.

Tout commence en 1933

A cette époque, la physionomie du village était pratiquement identique à celle du 18ème siècle : une rue principale, les « châteaux » et leurs parcs, quelques maisons le long des voies adjacentes.

En 1933 débute une « aventure » foncière et immobilière, surprenante et pleine de rebondissements…

Deux individus se portent acquéreurs de 70 hectares de terrain, dont 62 proviennent de l’ancienne « Ferme de l’Orme ». Ils divisent cette surface en 900 lots de grandeurs diverses et les commercialisent auprès de 334 clients.
Ce dont les acheteurs ne se doutent pas et découvrent avec stupéfaction, c’est qu’il s’agit de lotissements non autorisés, ne comportant aucune viabilité ! Mieux encore : la vente s’est faite sans titre, puisque nos deux « promoteurs » ne disposent que d’une option d’achat sur ces terrains et n’en deviendront effectivement propriétaires qu’en 1935, après moult contentieux juridiques, pour ensuite être déclarés en faillite le 28 juillet 1936.

Des constructions anarchiques

On a ainsi vu apparaître dans ces zones (quartiers de la Porte Rouge, du Closeau et du Pied de Coq, ainsi qu’une partie des hameaux de la Jarrie et de la Croix Blanche), de façon anarchique et non concertée, des constructions hétéroclites, certaines à usage d’habitation classique, d’autres à vocation de résidence secondaire, voire de « cabanes » à la campagne !
Pendant un temps, le centre actif de Servon s’est déplacé dans le quartier ouest, avec l’implantation d’une école et la création de commerces (boucherie, épicerie, quincaillerie, salon de coiffure…) aujourd’hui disparus.

Solidarité sur le terrain

Le 14 novembre 1954 (plus de 20 ans plus tard), les résidents de la Porte Rouge, du Closeau et du Pied de Coq décident de créer le « syndicat de la Roseraie », avec comme objectif de réaliser la viabilisation, la voirie et les réseaux de leurs quartiers.
Les travaux seront menés à bien grâce aux subventions de l’État et aux emprunts pris en charge par les propriétaires eux-mêmes. Commencés en 1958, ils se termineront en 1963, certains remboursements se poursuivant jusqu’en 1987 !
En 1966, l’association demande à la municipalité le classement en voirie communale des 2,5 Km de rues appartenant à l’association. Ce classement devient effectif en 1974.

Les quartiers excentrés

Les quartiers de la Jarrie et de la Croix Blanche, non inclus dans l’association « la Roseraie », restent plus longtemps encore dans une situation difficile : comptant quelques habitations précaires faites « de bric et de broc », ils doivent vivre jusqu’en 1979 sans voirie ni réseaux. Les chemins sont fréquemment inondés et les habitants consomment l’eau des puits.